b a b i l SABIR

Nota: Je ne fais plus partie de babil sabir. Le groupe n’en continue pas moins de jouer. Afin de brouiller les pistes, il porte désormais le nom de babil sabir 2. Sa composition a changé par rapport à ce qui est écrit ici, que je laisse à titre d’artefact archéologique irrésolu ou par paresse. Vous trouverez des nouvelles plus fraîches et un contact sur le site de Nicolas Gardrat.


Benjamin Colin batterie, cloches, gongs thaïs, électronique, sanza, flute, scies, crotales…
Julien Boudart synthétiseurs analogiques, orgue électrique, gongs birmans…
Nicolas Gardrat guitare 11 cordes fretless, xylophone, basse fretless, gong thaïs…
Alexandre Bénévent violoncelle, basse fretless, cloches, sanza, batterie, microphone…
Arthur Braesch installations, sonorisations, illuminations
Monsieur Quiconque mise-en-bouche, mise-en-forme, mise-en-bouteille…

Une langue, paraît-il, est un dialecte avec une armée. Ici pas de langue, et d’ailleurs pas de dialecte. Des interjections, des bribes et des morceaux de chacun d’entre nous, un obscur trafic de phonèmes et de suggestions. Un mot-valise ici, un borborygme là, éboulis d’éructations portant la mélopée malhabile d’un enfant qui chantonne devant le miroir. Et voici un synthétiseur qui ronronne comme une vieille chatte aveugle, et parfois griffe si l’on l’approche de trop près, voilà le remugle horripilant d’une batterie de tambours martelés ou les ritournelles mouvantes d’un luth à six schtroumphs. Deux fois quatre cordes pour deux mains, onze cordes pour une seule main, vingt-deux gongs huit sonnailles quatre scies circulaires et deux cymbales cassées pour les quatre autres mains. Tout cela sans frettes sans filet, les notes glissent et s’accrochent à ce qu’elles peuvent. Et bientôt dans un coin on distingue la barbiche d’un bistourneur qui braille comme un morse; et encore, un morse de fortune, aux mieux un morse de zoo ou de cirque, mais un morse fidèle, on dirait presque un morse socratique.
Quand tout autour la musique s’écroule, on ramasse des bouts, des quarts de bouts, on en fait ce qu’on peut, une phrase une fresque, une presque phrase ou un phare de naufrageur, une chansonnette qui tourne pas rond, et puis cela commence à ressembler à quelque chose, quelque chose qui n’existe pas.